Il y a un an, Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’UIC – syndicat des IOBSP – faisait la Une remarquée de L’IOBETTE. Lors de cet entretien, elle partageait son parcours, les actions de l’UIC et quelques analyses prospectives.
Un an après, où en sommes-nous ?
« Le plus dur est derrière nous, et on le voit aujourd’hui, » explique-t-elle. « Les taux baissent et les banques rouvrent le crédit. Cependant, les choses auraient pu avancer plus rapidement : les élections législatives ont fait perdre du temps. Il y avait une incertitude concernant les risques, car les banques voulaient savoir qui gouvernerait. Avec la reprise, des clients redeviendront solvables, ce qui est une excellente nouvelle pour la profession. »
Les élections législatives ont bouleversé la France et, pour l’UIC, de nombreux conseillers ministériels ont changé, compliquant les actions et nécessitant de nouvelles relations. L’UIC reste en contact avec le Ministère du Logement et a d’ailleurs félicité la nouvelle ministre, Valérie Létard, ainsi que le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, avec qui l’UIC espère poursuivre le dialogue pour garantir un respect sans équivoque des droits des consommateurs et des courtiers. « Nous espérons que l’engagement du cabinet de Bruno Le Maire de soutenir les plaintes des courtiers auprès de la DGCCRF en cas de non-respect du mandat sera tenu par son successeur, » précise-t-elle.
Un doute plane quant à d’éventuelles législatives anticipées en 2025, ce qui rend les politiques très attentistes.
L’année dernière, Bérengère nous parlait beaucoup du HCSF. Aujourd’hui, elle s’inquiète de l’absence de publications de ce haut comité, qui ne produit même plus de comptes rendus de ses réunions. « Nous vivons une crise du logement historique, et le HCSF ne publie aucune recommandation » .. Qui ose croire poursuit elle que des règles édictées il y 2 ans en période d’information et taux records sont toujours d’actualité aujourd’hui’ ?
Je l’interroge ensuite sur la loi anti-Airbnb qui vient d’être votée. « On reste dans le dogme et l’idéologie, » martèle-t-elle. « Nos dirigeants voient les plateformes de location touristique de courte durée comme un mal, sans se demander pourquoi elles attirent les propriétaires. Ce n’est pas tant pour les gains, mais plutôt pour les garanties de paiement, l’absence de risques de squat et les réparations en cas de dégâts, à l’inverse de la location longue durée. Il faudrait copier le modèle Airbnb pour redynamiser le marché locatif longue durée et offrir aux propriétaires la sécurité nécessaire pour leur donner envie de louer. »
Ne parlons pas selon elle de la proposition d’augmenter les frais de notaire à 8,5 % pour pallier la baisse des revenus des collectivités locales. « C’est une solution profondément stupide et je pese mes mots ». Qui oserait conseiller à un boulanger qui vends de moins en moins de pains de doubler le prix de sa baguette pour rester rentable ?
En conclusion le marché de l’immobilier va mal, les Français peinent à se loger, les mises en chantier sont bien trop faibles mais malgré ce contexte les courtiers vont bien. Les taux ont baissé, le taux d’usure est un lointain souvenir, les banques veulent prêter, le marché s’est assaini .. Donc gardons le cap !
Propos recueillis le 12/11/2024.