Léo Soosaipillai : un gentleman
broker.
Dans cet entretien exclusif, Léo Soosaipillai partage son parcours hors du commun, jalonné
de défis, d’apprentissages, et de réussites dans le secteur du courtage en crédit. De ses
débuts dans l’import-export à la création de sa propre structure, en passant par son passage
mémorable chez CAFPI, il nous dévoile une vision inspirante du métier, mêlant innovation et
humanisme.
Les prémices d’une carrière internationale
Léo Soosaipillai commence sa carrière loin de l’univers du courtage. Polyglotte, il s’oriente
d’abord vers l’import-export, un choix naturel : « Je parle couramment quatre langues, ce qui
m’a naturellement orienté vers l’import-export », explique-t-il. Sa première expérience
professionnelle chez Pernod Ricard, en tant qu’area manager pour l’Asie et le Moyen-Orient,
lui a permis d’affiner ses compétences commerciales.
Mais en France, les diplômes sont souvent la clé de l’ascension professionnelle. « On m’a
clairement dit qu’un BTS ne suffirait pas pour atteindre mes ambitions », se souvient-il. Cette
prise de conscience le pousse à reprendre des études et décrocher un master en économie
internationale à la Sorbonne. Il passe un concours parmi 400 candidats et fait partie des 40
qui ont eu la chance d’entrer dans ce Master. « Ce fut une période intense, mais
enrichissante. J’ai transformé un obstacle en tremplin. »
La découverte du courtage : une rencontre fortuite.
Le tournant s’opère presque par hasard. Lors d’un pot de départ, Léo rencontre un cadre
d’Empruntis, spécialisé dans le regroupement de crédits. Séduit par les opportunités
financières et sociales qu’offre ce secteur, il rejoint rapidement l’entreprise. Là , il découvre
les rouages du métier : de la réception des leads à la gestion complète des dossiers clients.
« Cette expérience m’a appris la rigueur et l’importance de l’accompagnement client. »
Entre 2007 et 2011, il intègre diverses structures, dont Sigma Banque, où il devient
animateur réseau pour le Nord-Est de la France. « Ces années m’ont permis d’apprendre le
métier en profondeur : le marché, les produits bancaires, et surtout, la gestion des clients. »
L’ascension dans le courtage et la vision stratégique
En 2013, Léo rejoint BC Finance en tant que directeur de l’activité B2B. Sa mission :
développer le réseau des mandataires indépendants. « En quatre ans, nous sommes
passés de 15 à 400 mandataires. C’était un défi colossal, mais incroyablement
enrichissant.» Il met également en place des outils pour accompagner les professionnels du
crédit, renforçant leur efficacité et leur autonomie.
Léo souligne l’importance de l’innovation dans le courtage. « À cette époque, nous
commencions à intégrer des solutions numériques pour optimiser les processus.
Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, le potentiel est encore plus grand.»
CAFPI : l’école de l’excellence
C’est chez CAFPI que Léo se forge véritablement en tant que professionnel du courtage.
«Travailler chez CAFPI, c’est apprendre à maîtriser tous les aspects du métier », affirme-t-il.
Entré comme commercial, il devient rapidement responsable régional, encadrant 27
mandataires et gérant un portefeuille couvrant l’Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais.
Une immersion dans la culture du réseau
Chez CAFPI, Léo découvre l’importance de la prescription et de la relation client. «Recruter
des mandataires, les former, les accompagner : c’était un travail exigeant, mais gratifiant.» Il
souligne l’esprit d’équipe et la culture d’excellence qui y régnaient : «Cette expérience m’a
appris que le succès repose sur une combinaison de savoir-faire technique, d’agilité
commerciale et de rigueur.»
Des mentors inspirants
Aux côtés de figures emblématiques comme Maurice Assouline 1, Léo affine ses
compétences stratégiques et sa compréhension des mécanismes bancaires. « J’ai
beaucoup appris sur la gestion des risques et la structuration des produits. C’était une école
de la rigueur et de l’innovation.»
L’art de transmettre
L’art de transmettre
Un autre aspect marquant de cette période est son rôle de formateur. « Former les
nouveaux mandataires était essentiel. Cela impliquait de leur transmettre non seulement des
compétences techniques, mais aussi la culture CAFPI : respect des normes, précision, et
engagement envers les clients. »
BankKeys : l’aboutissement d’une vision
1 Président du Directoire de CAFPI.
Le courtier 4.0
Sa vision repose sur l’intégration des nouvelles technologies pour optimiser le métier :
«L’intelligence artificielle est un outil puissant. Elle permet de gagner en rapidité et en
précision, tout en laissant au courtier la capacité de se concentrer sur l’humain.»
Une approche centrée sur le client
Léo conçoit le courtier comme un «médecin généraliste financier», capable d’accompagner
ses clients tout au long de leur vie financière. «Mon ambition est de transformer le courtier
en un partenaire durable, offrant des solutions adaptées à chaque étape de la vie de ses
clients.»
Une ore
exhaustive et
innovante de
solutions de
crédit :
Léo met un point
d’honneur à offrir,
à travers
BankKeys, une
palette complète
de solutions de crédit adaptées à des besoins variés. « Nous ne nous limitons pas au
regroupement de crédits classique », précise-t-il. Bankis propose également des produits
tels que les prêts hypothécaires, les prêts Lombard, le financement de trésorerie pour les
entreprises, et des solutions plus spécifiques comme le sale and leaseback pour les actifs
d’entreprise. Cette diversité permet à Bankis de se positionner comme un partenaire de
choix pour les professionnels du crédit en quête de flexibilité et d’expertise.
Parmi les offres les plus innovantes figure un outil de scoring intelligent intégré au CRM de
la société. « Ce système permet d’analyser rapidement le profil du client et de lui proposer la
solution bancaire la plus adaptée parmi nos partenaires », explique-t-il. BankKeys s’appuie
également sur des partenariats stratégiques avec des acteurs majeurs du secteur bancaire,
incluant des solutions rarement disponibles chez d’autres packagers, comme le crédit
hypothécaire ou le prêt professionnel adossé à des actifs spécifiques.
Pour Léo, cette exhaustivité n’est pas seulement un atout compétitif, mais une véritable
réponse aux attentes des clients et des professionnels en quête de solutions adaptées à une
économie en constante mutation. « Nous voulons être plus qu’un simple intermédiaire. Nous
aspirons à devenir un véritable facilitateur de projets financiers. »
Un regard critique sur le marché
Avec une vision affûtée, Léo analyse les évolutions récentes du secteur. Il souligne l’impact des réglementations, comme le statut IOBSP instauré en 2013, et plaide pour une transparence accrue des pratiques des packagers. « Les données clients doivent être protégées. Les courtiers doivent pouvoir faire confiance à leurs partenaires sans crainte. »
Il évoque également les défis liés aux taux d’usure et à la pression économique, tout en restant optimiste : « Le marché est en mutation, mais ces changements sont aussi des opportunités pour se réinventer. »
Les conseils d’un expert
À ceux qui souhaitent se lancer, Léo recommande de se former sérieusement et de se spécialiser. « Le métier exige des compétences techniques et une grande capacité d’écoute. Investir dans le digital est aujourd’hui indispensable. »
Il conclut par un appel à l’éthique : « Notre métier ne doit jamais perdre de vue l’humain. Écouter et comprendre les besoins des clients, c’est la clé d’un courtage réussi. »
L’avenir du courtage selon Léo Soosaipillai
Pour Léo, le courtage de demain sera hybride, mêlant technologie et proximité. « Le courtier 4.0, c’est l’avenir : un professionnel augmenté par l’intelligence artificielle, mais toujours profondément humain. »
Léo Soosaipillai entrevoit un futur où le rôle des courtiers s’étend bien au-delà du regroupement de crédits ou des prêts immobiliers. « Le courtier de demain ne se limitera plus aux produits financiers classiques, mais explorera aussi des solutions de paiement, comme les cartes bancaires et les services associés », explique-t-il. Dans cette vision, les courtiers pourraient devenir des acteurs clés dans la distribution de produits innovants, tels que des cartes de paiement personnalisées, intégrant des options de gestion budgétaire ou des avantages fidélité pour répondre aux besoins spécifiques des clients.
Il cite notamment des initiatives en Belgique, où des courtiers collaborent avec des banques pour distribuer des cartes bancaires tout en restant des IOBSP. « En France, les obstacles réglementaires freinent encore cette évolution, mais l’intégration de solutions de paiement pourrait redéfinir notre métier en ajoutant une nouvelle dimension au conseil. » Pour Léo, cette diversification permettrait aux courtiers de renforcer leur rôle de “médecin généraliste financier”, offrant un accompagnement global, allant du crédit au paiement, dans un cadre toujours plus technologique et centré sur le client.
Si cette vision se concrétise, le courtage 4.0 deviendra un carrefour incontournable entre innovation, finance, et services personnalisés.
En construisant BankKeys, Léo incarne cette vision d’un courtage moderne et accessible. Un parcours exemplaire qui inspire ceux qui cherchent à allier innovation et service.
Propos recueillis par
Jérôme Cusanno
le 10/01/2025