Attestation de vigilance URSSAF : une nouvelle obligation pour les courtiers et leurs mandataires

Depuis avril 2025, une évolution réglementaire majeure impose aux professionnels d’exiger et de vérifier une attestation de vigilance URSSAF de leurs partenaires et sous-traitants. Si cette mesure vise l’ensemble des donneurs d’ordre, elle prend une résonance toute particulière dans le monde de l’intermédiation en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP), où de nombreux courtiers structurent leur activité autour d’un réseau de mandataires indépendants (MIOB).

Désormais, le courtier mandant n’est plus seulement responsable du respect de la réglementation professionnelle de ses mandataires (immatriculation ORIAS, capacité, formation, RC Pro…) : il doit également s’assurer que ces derniers sont à jour de leurs cotisations sociales. À défaut, l’URSSAF pourra se retourner contre lui pour récupérer les sommes dues. Une évolution à ne surtout pas négliger.

Jusqu’à présent, le courtier mandant exerçait une vigilance juridique et réglementaire sur ses mandataires : immatriculation ORIAS, capacité, formation annuelle, RC Pro, etc. L’obligation nouvelle vient ajouter un volet social : le courtier doit désormais vérifier que son mandataire indépendant est à jour de ses déclarations et paiements URSSAF.

L’attestation de vigilance est un document officiel délivré par l’URSSAF, attestant que le professionnel respecte ses obligations sociales. Elle contient l’identification de l’entreprise, la période de validité, et un code de sécurité permettant de vérifier l’authenticité sur le site de l’URSSAF. Elle doit être fournie à la signature du contrat puis tous les six mois jusqu’à la fin du contrat.

Parce que dans les faits, le mandant est un donneur d’ordre vis-à-vis de son mandataire. Si le contrat dépasse 5 000 € HT, le mandant doit vérifier la régularité sociale de son cocontractant. Le non-respect expose le mandant à une solidarité financière avec l’URSSAF, la perte d’exonérations ou encore des poursuites pour travail dissimulé.

Tableau – Les conséquences possibles en cas de manquement

SituationConséquence pour le courtier mandant
Le mandataire a des cotisations impayéesLe courtier peut être solidairement tenu de les régler
L’attestation n’a pas été vérifiéeL’URSSAF peut annuler les exonérations et engager un redressement
Travail dissimulé caractériséRisque pénal : 3 ans de prison et 45 000 € d’amende
Défaut d’archivagePrésomption de faute du mandant

Les bons réflexes à adopter

✔ Intégrer la clause URSSAF dans le mandat
✔ Automatiser la vérification
✔ Archiver rigoureusement
✔ Sensibiliser le réseau

ObligationDétail
Seuil d’applicationContrat ≥ 5 000 € HT
FréquenceÀ la signature puis tous les 6 mois
VérificationVia le code de sécurité sur urssaf.fr
SanctionSolidarité financière, perte d’exonérations, pénalités
Textes de référenceArticles L243-15 CSS – D243-15 CSS – R8222-1 CT
Durée de conservation5 ans en cas de contrôle URSSAF

Cette obligation renforce la conformité sociale des réseaux d’intermédiation. Les courtiers doivent désormais adopter une vigilance accrue, au même titre que celle imposée par l’ACPR ou l’ORIAS. En pratique, c’est un gage de crédibilité et de sérieux pour les têtes de réseau, et une protection contre les risques URSSAF. La conformité devient un véritable avantage concurrentiel.

Juriste à l’iepb

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