Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les critères de financement des formations par OPCO ATLAS ont évolué, étant conditionnés par la disponibilité des fonds attribués par France Compétences.
Dans un contexte où la formation continue est un levier essentiel pour la compétitivité des entreprises et l’employabilité des salariés, ces nouvelles modalités méritent une attention particulière, notamment pour les IOBSP1. Intermédiaires en Opérations de Banque et Services de Paiement
Un dispositif adapté aux petites entreprises
Le PDC constitue l’axe principal de financement pour les entreprises de moins de 50 salariés.
Les IOBSP, majoritairement issus de structures de taille réduite, sont concernés par ce dispositif qui permet une prise en charge du coût pédagogique au réel, avec un plafond fixé à 20 000€ HT par stagiaire et par action de formation.Plan de Développement des Compétences
Un effort supplémentaire est également consenti pour l’AFEST3 , plafonnée à 150 heures à raison de 20€ HT/h.
Toutefois, si cette générosité financière peut paraître avantageuse, elle reste soumise à un contrôle des prix moyens pratiqués dans chaque département.
Cela pose une question essentielle : Action de Formation En Situation de Travail
les plafonds fixés sont-ils réalistes face à l’inflation des coûts de formation ?
Une orientation sectorielle ciblée
Les formations éligibles sont strictement définies par les branches professionnelles. Pour les IOBSP, les thématiques d’analyse financière, d’assurance, de crédit immobilier et bancaire, ainsi que de droit immobilier et social sont priorisées. Ce choix est stratégique : il répond à l’évolution du cadre réglementaire et aux attentes des marchés.
Cependant, il est à noter que certaines thématiques, comme la digitalisation des services financiers ou la cybersécurité, sont absentes de la liste alors qu’elles constituent aujourd’hui des enjeux cruciaux.
Il serait opportun que les partenaires sociaux anticipent ces mutations afin d’adapter l’offre de formation aux défis actuels du secteur.
D’autres opportunités de financement
Outre le PDC, OPCO ATLAS propose d’autres dispositifs comme VAE ou la Pro-A.
La VAE permet aux salariés justifiant d’une année d’expérience de financer leur accompagnement vers une certification inscrite au RNCP.
Quant à la Pro-A, elle cible les employés en CDI ayant un niveau de formation inférieur à Bac+3, avec un financement de 12€ HT/h (15€ pour les publics prioritaires), limité à 410 heures.
Ces mesures constituent des alternatives pertinentes pour les IOBSP souhaitant évoluer dans leur carrière.
Un engagement pour la transition écologique
la Validation des Acquis de l’Expérience
Reconversion ou promotion par l’alternance
Répertoire National des Certifications Professionnelles
Contrat à durée indéterminé
Dans un souci d’alignement avec les politiques RSE, OPCO ATLAS propose également le programme Climate School Atlas.
Il s’agit d’une plateforme de micro-learning destinée à sensibiliser les salariés aux enjeux environnementaux.
Si cette initiative est louable, on peut s’interroger sur son impact réel dans le secteur financier : dans quelle mesure les IOBSP sont-ils concernés par ces enjeux ? Il serait pertinent d’intégrer ces modules dans des formations liées à l’investissement responsable ou à la finance verte afin de leur donner une portée plus concrète.
Un financement utile mais perfectible
Le dispositif de financement des formations par OPCO ATLAS en 2025 apporte un soutien considérable aux entreprises de moins de 50 salariés, avec une prise en charge adaptée aux besoins des IOBSP.
Toutefois, la restriction des thématiques financées et l’absence de formations clés sur les nouvelles technologies et la cybersécurité interrogent.
De plus, la disponibilité des fonds conditionne l’effectivité de ces dispositifs : une révision des critères en cours d’année pourrait remettre en question certaines formations essentielles.
Pour aller plus loin, une flexibilisation des critères et une anticipation des besoins du marché financier s’imposent. L’avenir de la formation professionnelle pour les IOBSP repose sur une adaptation continue aux exigences d’un secteur en perpétuelle évolution.
Charles MEYERGUE
juriste à l’IEPB