Édito – Décembre 2025

Entre reprise, vigilance et solidarité

Décembre est toujours un mois à part. Il marque la fin d’un cycle, celui d’une année professionnelle souvent intense, parfois éprouvante, mais aussi le moment où l’on s’arrête, ne serait-ce qu’un instant, pour regarder derrière soi… et autour de soi.

À l’heure où vous lisez ces lignes, les fêtes de fin d’année approchent. C’est le temps des retrouvailles, des tables partagées, des rires, des souvenirs qui se transmettent. C’est aussi le moment de penser à celles et ceux qui nous sont chers, mais également à ceux que la vie, l’actualité ou les difficultés économiques ont pu isoler.


En cette période, plus que jamais, n’oublions personne.

Au nom de toute l’équipe de l’IOBETTE, je souhaite à chacune et chacun d’entre vous de merveilleuses fêtes de fin d’année, entourés de ceux que vous aimez, dans la sérénité et la bienveillance. Que ces moments soient aussi l’occasion de souffler, de prendre du recul et de recharger les batteries avant une nouvelle année qui s’annonce, là encore, pleine d’enjeux pour notre profession.

2025 : l’année de la reprise… mais pas pour tous

D’un point de vue économique et professionnel, l’année 2025 restera incontestablement marquée par un élément central : la reprise de la production de crédits. Après une période de tension extrême, le marché a retrouvé une forme de respiration. Les dossiers reviennent, les projets se débloquent, et les emprunteurs recommencent à se projeter.

Pour autant, cette reprise n’a rien d’un long fleuve tranquille. Si certains cabinets ont retrouvé des volumes satisfaisants, d’autres IOBSP peinent encore, parfois lourdement. Les raisons sont multiples : positionnement, dépendance à certains partenaires, manque de structuration, difficultés commerciales, ou encore adaptation insuffisante à un environnement devenu plus technique, plus normé, plus exigeant.

Cette réalité, il ne faut ni la nier, ni la minimiser. Elle impose au contraire une lucidité collective. Le métier évolue, et il ne suffit plus d’attendre que le marché reparte pour que tout rentre dans l’ordre. La reprise du crédit agit comme un révélateur : elle met en lumière les forces… mais aussi les fragilités.

Un numéro de décembre sous le signe de la responsabilité

C’est précisément cette exigence de responsabilité qui traverse l’ensemble de ce numéro de décembre.

Nous ouvrons ce numéro avec le portrait d’Ugo Manaranche, professionnel passionné par le crédit et l’accompagnement des clients. Son parcours illustre parfaitement ce que beaucoup vivent aujourd’hui : une trajectoire construite sur la formation, l’expérience, la compréhension fine des mécanismes bancaires et une volonté constante de professionnalisation.

Plus loin, plusieurs dossiers juridiques et pratiques viennent rappeler que, dans un contexte de reprise, la vigilance reste indispensable. Le bordereau de rétractation, véritable talon d’Achille de certains prêteurs, la nullité d’un contrat de crédit pourtant remboursé par anticipation, ou encore la requalification du découvert bancaire en crédit sont autant de sujets qui rappellent que la conformité n’est jamais acquise définitivement.

L’enquête de la DGCCRF sur le regroupement de crédits doit également interpeller les IOBSP. Elle met en lumière des pratiques qui exposent la profession et souligne l’importance d’un cadre clair, maîtrisé et respectueux du consommateur.

Mutation du secteur et nouveaux équilibres

Ce numéro aborde également les mutations plus larges de l’environnement financier. La traçabilité totale des cryptomonnaies au niveau européen marque une nouvelle étape dans la régulation financière, tandis que la garantie Bpifrance rappelle que certaines protections, souvent perçues comme acquises, peuvent parfois relever de l’illusion.

Sur le terrain de la représentativité, la naissance d’un nouvel acteur, mafédé, illustre les recompositions en cours dans un secteur où la voix des intermédiaires reste plus que jamais nécessaire.

Enfin, parce que la professionnalisation passe aussi par des outils concrets, nous poursuivons notre engagement pédagogique avec easy-dci.fr, pensé pour simplifier l’accès aux formations, et avec la fiche pratique du mois consacrée à la représentativité des IOBSP, souvent négligée mais pourtant essentielle.

Jérôme CUSANNO

Rédacteur en chef.

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